Dois-je investir ou épargner en sortie d’études ?
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01/02/2023

Investir ou épargner à 30 ans ?

L’on connaît depuis toujours l’importance de mettre de l’argent de côté régulièrement. Il existe, toutefois, deux manières d’économiser : soit en investissant, soit en épargnant. Les deux termes présentent certaines différences. En l’occurrence, le fait d’épargner peut permettre à une personne de réaliser des projets à court terme. L’objectif ici est de se créer un capital. À l’inverse, en investissant, l’investisseur souhaite avant tout faire fructifier un capital afin de réaliser des projets à long terme. Les deux options ne répondent pas aux mêmes objectifs. De la même manière, les supports d’investissement sont différents lorsqu’un épargnant fait le choix d’investir ou d’épargner. Vaut-il mieux investir ou épargner en sortie d’études ? Quels sont les placements à privilégier ? Nous vous livrons quelques éléments de réponse sans plus tarder.

Investir ou épargner : quelles différences ? 

Il existe une différence notable entre investir et épargner. Dans le premier cas, l’horizon de placement est plutôt long (en moyenne sept ans). L’objectif de l’investisseur est également très clair : faire fructifier son épargne afin de maximiser ses gains. Dans le second cas, l’horizon de placement est plutôt court. L’objectif de l’épargnant est ici de disposer d’un capital disponible (et pas nécessairement de réaliser des plus-values). 

Investir représente souvent des risques. En effet, pour optimiser les gains, il est parfois nécessaire de se tourner vers des placements qui peuvent engendrer des pertes de capital. À contrario, épargner est souvent sans risques. Dans la grande majorité des cas, lorsqu’il s’agit d’épargne, les investisseurs optent pour l’ouverture d’un livret réglementé qui n’engendre aucune perte de capital où sur lequel les fonds ne sont pas bloqués. 

Il est fréquent d’investir pour réaliser des projets à long terme : préparer sa retraite, réaliser un investissement immobilier, financer les études des enfants, etc. Le fait d’épargner, à l’inverse, permet de concrétiser des projets à court terme : réaliser un voyage, effectuer de grosses réparations sur son véhicule, etc.

Les bonnes raisons d’investir à 30 ans 

Pour investir le plus tôt possible et profiter de la capitalisation des intérêts 

Investir dès le plus jeune âge présente certains avantages. En l’occurrence, l’investisseur peut maximiser ses gains par le biais de la capitalisation des intérêts. Grâce à la capitalisation des intérêts, les intérêts générés par le contrat intègrent le capital puis produisent de nouveaux intérêts sans que le souscripteur ait besoin d’agir. 

Prenons un exemple concret. Un investisseur place 3 000 € sur un contrat qui lui rapporte 4 % par an. Dès la fin de la première année, il aura gagné 120 € (3 000 x 4 %). Cet argent s’ajoute alors au capital de base pour un total de 3 120 €. L’année d’après, ce même contrat aura rapporté 3 244,80 € (3 120 x 4 %) au souscripteur sans même qu’il ait besoin d’agir, et ainsi de suite. Le capital prend de l’ampleur grâce aux intérêts du capital et aux intérêts générés. 

En bref, plus le titulaire investit jeune, plus il dispose de temps pour que la capitalisation des intérêts lui permette de générer des plus-values.   

Pour constituer un patrimoine immobilier 

L’achat immobilier 

En sortie d’études, il est possible de réaliser un investissement immobilier. Grâce à cette stratégie, l’investisseur peut rembourser la totalité de son emprunt avant son passage à la retraite et :

  • disposer d’un patrimoine immobilier pour sa retraite afin de compenser sa potentielle perte de revenus ;
  • réaliser d’autres projets si la fin du prêt immobilier intervient suffisamment tôt. 

Par ailleurs, en investissant dans l’immobilier jeune, il est possible de profiter de l’effet de levier du crédit pour se constituer un patrimoine. 

L’investissement immobilier locatif

En parallèle ou à la place de son achat immobilier, l’investisseur peut également opter pour l’investissement immobilier locatif pour se constituer un patrimoine immobilier. Cette option permet également d’optimiser ses finances puisque, lorsque la stratégie est efficace, ce sont les locataires en place qui remboursent en partie ou en totalité le prêt immobilier contracté pour cette acquisition. 

Le crédit terminé, l’investisseur dispose d’un bien qu’il aura alors partiellement financé. Il pourra, au choix :

  • le vendre afin de profiter d’un capital (et éventuellement d’une plus-value) ;
  • le louer afin de bénéficier de revenus complémentaires ;
  • y vivre sans avoir à payer de loyer. 

L’achat de parts de SCPI 

Enfin, si la gestion d’un bien immobilier locatif lui semble trop prenante, l’investisseur peut opter pour l’achat de parts de SCPI. Cette solution coûte également moins cher que l’investissement immobilier en direct (le ticket d’entrée varie entre 100 € et 1 500 € en moyenne). 

En investissant dans une SCPI, l’investisseur devient associé de la société civile de placement immobilier. Cette dernière, après avoir récolté des fonds auprès de plusieurs investisseurs, achète divers biens qu’elle met en location. Elle se charge de la gestion locative des biens (recherche de locataires, entretien des biens, etc.) et reverse les loyers générés aux associés au prorata de leur quote-part dans l’entreprise.

Les bonnes raisons d’épargner à 30 ans 

Pour se constituer une épargne pour les projets à court terme

En sortie d’études, et même avant, il peut être intéressant d’épargner afin de financer des projets à court terme (achat de meubles, remplacement d’un ordinateur, etc.) ou de contrer les imprévus. Pour ce faire, il est possible de placer son argent sur des livrets d’épargne réglementés, comme le Livret A ou le Livret Jeune, par exemple. 

Ces livrets offrent des revenus relativement faibles. En revanche, l’épargne est toujours disponible, les intérêts sont exonérés d’impôts et le capital est garanti. 

Le Livret A

Le Livret A est un livret d’épargne dont le taux d’intérêt est fixé par l’État chaque année. Il s’agit d’une solution prisée des Français pour mettre de l’argent de côté de manière sécurisée. Le Livret A, par ailleurs, est accessible à tous. Il n’existe aucune condition d’âge, de nationalité ou de résidence fiscale à l’ouverture du contrat. Les retraits et les versements sont possibles à tout moment. 

Actuellement, le Livret A est rémunéré à 2 %. En revanche, son plafond est de 22 950 €, ce qui peut rapidement être atteint par les personnes qui mettent de grosses sommes régulièrement de côté.  

Le Livret Jeune

Le Livret Jeune est un produit d’épargne exclusivement réservé aux jeunes de 12 à 25 ans qui résident en France et qui ne sont pas déjà titulaires d’un livret jeune dans une banque. Cumulable avec le Livret A, le Livret Jeune s’accompagne de relevés de compte ainsi que d’une carte de retrait. 

Son plafond, en revanche, est bien inférieur à celui du Livret A. Il est de 1 600 €. Ce montant atteint, les versements ne sont plus possibles. En revanche, les intérêts générés peuvent faire évoluer ce montant à la hausse. 

Le taux du Livret Jeune est librement fixé par les banques. Il ne peut toutefois pas être inférieur à 2 %.

Pour se constituer une épargne à long terme

Épargner peut également permettre aux jeunes en sortie d’études de financer des projets à long terme : financer une résidence principale ou un mariage, par exemple. En l’occurrence, s’il souhaite réaliser un investissement immobilier sous peu, l’épargnant peut souscrire au Plan d’Épargne Logement. Autrement, il peut opter pour le LEP, qui affiche un taux de rémunération particulièrement intéressant. 

Le PEL

Le Plan d’Épargne Logement (PEL) est un contrat d’épargne réglementé. Il sert principalement à se constituer une épargne afin de financer un achat immobilier. En effet, en ouvrant en PEL, l’épargnant peut obtenir un prêt immobilier dans des conditions avantageuses, et parfois, une prime d’État. 

Il n’existe aucune condition pour ouvrir un PEL. En revanche, il faut impérativement réaliser un versement initial de 225 € à l’ouverture. La loi impose également à l’épargnant de réaliser un versement minimum de 540 € par an sur son contrat afin de le garder actif. 

La durée minimale du PEL est de 4 ans. Il est possible de faire des retraits sur le contrat à la fin de cette période, mais cela limite le montant du prêt qui pourra être accordé à l’investisseur. Ce dernier peut alimenter son PEL au maximum durant 10 ans. Actuellement, le taux d’intérêt du PEL est de 2 % depuis le 1er janvier 2023.

Le LEP

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) s’adresse aux Français dont les revenus sont modestes. Il s’agit de l’un des livrets d’épargne qui affiche le taux d’intérêt le plus attractif. En effet, le LEP est actuellement rémunéré à 4,6 %. En revanche, il n’est pas possible de verser plus de 7 700 € sur ce contrat. 

Comme tout livret réglementé, il est possible de réaliser des versements ou des retraits à tout moment sur un LEP (à condition que le solde soit toujours positif). 

Opter pour la sécurité en tant qu’étudiant ou jeune adulte

Lorsque les jeunes actifs sont tournés vers l’avenir, ils peuvent opter pour des supports d’investissement plus spécifiques comme le PER ou l’assurance vie. Ces contrats nécessitent de conserver les sommes investies sur de longues périodes. Il s’agit, en revanche, de bons produits pour réaliser des projets à long terme comme préparer sa retraite ou épargner afin de financer les études de ses enfants, par exemple. 

Le PER

Le PER est un nouveau produit d’épargne retraite. Il offre la possibilité à son titulaire de se constituer une épargne durant sa vie active afin d’en profiter au moment de sa retraite (sous forme de rente ou de capital). Le PER est ouvert à tous, sans condition d’âge, ni de situation professionnelle. 

Toutefois, il est important de souligner que l’objectif premier du PER est de préparer sa retraite. En ce sens, les sommes cumulées sont bloquées jusqu’au départ à la retraite du titulaire. Il existe, en revanche, des cas de déblocage anticipé : 

  • le décès de l’époux du titulaire du contrat ;
  • l’invalidité de 2e ou de 3e catégorie ;
  • l’achat d’une résidence principale ;
  • le surendettement ;
  • la fin d’une activité non salariée ;
  • l’expiration des droits au chômage. 

L’assurance vie

L’assurance vie, de son côté, permet également de financer des projets à long terme. En revanche, son fonctionnement est plus souple que celui du PER, car les sommes accumulées ne sont pas bloquées. 

En fonction de son objectif, l’investisseur peut opter pour le contrat en fonds euros ou des supports en unités de compte. Dans le premier cas, les gains peuvent être limités, mais les fonds sont garantis. Dans le second cas, les gains peuvent être plus conséquents, mais l’investisseur peut perdre tout ou partie de son capital. 

En revanche, contrairement aux livrets d’épargne réglementés, les revenus issus d’un contrat d’assurance vie peuvent être imposés, notamment si l’épargnant réalise des retraits trop tôt. 

Investir ou épargner en sortie d’études : l’importance de trouver le juste milieu en fonction de ses projets

Il n’existe pas de bonne réponse à la question « vaut-il mieux investir ou épargner à 30 ans ». En effet, tout dépend des revenus de l’épargnant, ainsi que de ses objectifs. 

Toutefois, il est souvent recommandé de ne pas épargner la totalité de son argent, afin de ne pas perdre de pouvoir d’achat à cause de l’inflation. À titre d’exemple, en octobre 2022, l’inflation était à 6,2 %. En comparaison, le taux de rémunération du Livret A était de 2 %. Cela signifie que le taux de rémunération du Livret A ne permet pas de contrer l’inflation ce qui peut faire perdre du pouvoir d’achat à l’épargnant. 

Finalement, le mieux reste d’épargner afin de jouir d’un matelas de sécurité en cas d’imprévus ou pour financer des projets à court terme (comptez l’équivalent de trois à six mois de salaire). Pour ce faire, l’épargnant peut opter pour l’un ou l’autre des livrets réglementés qui existent en fonction de sa situation et de ses préférences. En parallèle, afin de diversifier son épargne, il peut investir en misant sur d’autres placements : assurance vie, PER ou même parts de SCPI.

Épargner ou investir : tout ce que vous devez savoir 

 

Quelle est la différence entre épargner et investir ?

Épargner permet d’avoir de l’argent de côté en cas de besoin. Investir permet de faire fructifier un capital. 

 

Quel est le meilleur placement pour épargner ?

Pour épargner, il est possible d’opter pour :

  • le Livret A ;
  • le LEP ;
  • le LDDS;
  • le PEL ou le CEL, etc.

 

Quels sont les avantages d’épargner ?

Épargner permet de disposer de fonds à utiliser en cas d’imprévus ou de financer des projets à court, moyen ou long terme. 

 

Quel est l’intérêt d’investir ?

Investir présente divers intérêts :

  • accroître son épargne ;
  • contrer l’inflation ;

objectif des gains fiscaux, etc.