prosper-pea-ou-assurance-vie-300×157
Epargne
|
09/04/2020

PEA ou Assurance-vie : que choisir ?

En 2019, l’Assurance-vie, placement préféré des français, a collecté quelque 20 milliards d’euros alors que le Plan d’épargne en actions (PEA) finissait l’année à plus de 8 milliards d’euros, il s’agit de collectes records sur une année dynamisées par de très bonnes performances sur les marchés boursiers. L’assurance-vie est appréciée pour le fonds euros garanti en capital et la fiscalité en cas de transmission. Le PEA est tout aussi intéressant pour ceux qui veulent investir en Bourse. La loi de finance 2019 a amélioré la fiscalité du PEA afin d’encourager davantage d’investisseurs à orienter leur capital vers ce support. Comment choisir entre PEA et assurance-vie pour placer son argent ?

 

Rappel rapide sur le fonctionnement des deux supports, le PEA permet essentiellement d’investir sur les marchés financiers via un compte-titres associé à un compte espèces. Les montants investis sur un PEA sont limités à 150 000€ pour le PEA classique et 225 000€ pour le PEA PME-ETI, et les fonds investis doivent obligatoirement être des actions d’entreprises européennes. Pour être éligibles au PEA, les titres achetés doivent appartenir à l’une des catégories suivantes, les actions ou les parts d’organismes de placements collectifs (OPCVM, Sicav, FCP…), à condition qu’ils soient investis pour au moins 75 % en titres. Tout retrait effectué avant les 5 ans du contrat aura pour conséquence la clôture automatique du support, sauf situation particulière. Les sorties en capital sont possibles 5 ans après l’ouverture du PEA et sont exonérées d’impôt sur le revenu. Une sortie en rente est également possible.

 

L’assurance-vie est un contrat d’épargne et d’assurance signé entre un assuré et un assureur qui permet de garder une épargne de précaution disponible à tout moment et de bénéficier d’une fiscalité attractive dans le cadre d’une succession. Le capital est ainsi reparti sur plusieurs supports : les fonds euros offre une garantie du capital, intéressante à l’approche de la retraite pour sécuriser ses revenus et des perspectives de gains grâce aux unités de compte (OPCVM, Sicav, FCP…). Ces derniers permettent une exposition aux marchés financiers et ainsi de faire fructifier le capital. De façon générale pour les retraits en capital après 8 années, seuls seront assujetties à l’impôt les sommes supérieures à l’abattement annuel de 4 600€ pour une personne seule et 9 200€ pour un couple. Les retraits sont imposés à hauteur des plus-values et intérêts au titre de l’Impôt sur le Revenu (IR) ou au Prélèvement Forfaitaire Libératoire (PFL) de 7,5 % (plus les prélèvements sociaux) pour les gains réalisés sur les versements effectués entre le 26 septembre 1997 et le 26 septembre 2017. Après cette date, il sera possible de choisir entre la taxation à l’IR ou celle au titre du Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 % (prélèvements sociaux inclus).  La sortie en rente permet de convertir le capital accumulé en rente, versée chaque mois ou chaque trimestre jusqu’au décès de l’assuré.

 

L’allocation de son capital est réalisée selon une stratégie patrimoniale et fiscale. Quel est l’objectif de l’investisseur ? En fonction de cette stratégie et de ses objectifs, l’investisseur pourra choisir entre PEA ou Assurance-vie ou les deux.

Pour placer son capital

Le PEA est idéal pour débuter en Bourse et investir à moyen long terme sur les marchés actions, avec une stratégie de Buy and Hold par exemple. Il s’agira de se constituer un portefeuille d’actions destinées à être gardées dans la durée. Les titres éligibles au PEA sont limités aux sociétés dont le siège social est situé en Union européenne. Lorsque l’investisseur n’a pas les connaissances ou le temps suffisant pour gérer un PEA, il pourra confier cette mission à un conseiller.

 

L’investisseur qui souhaite diversifier son portefeuille pour limiter les risques de perte ou simplifier sa gestion pourra acquérir des parts d’organismes de placements collectifs (OPCVM, Sicav, FCP…) éligibles.  Il pourra également accéder à l’investissement dans les PME non cotées, via un PEA PME.

 

L’élément central d’un contrat d’assurance-vie est son fonds euros, il s’agit d’un fonds géré directement par la compagnie de mutuelle ou d’assurance. Il est investi majoritairement en obligations, emprunts d’États et garantit un taux de rendement positif. Il n’est donc pas possible de perdre son capital, Le fonds en euros propose historiquement le meilleur rendement pour un placement garanti. Autre avantage, l’investisseur bénéficie d’un effet cliquet, les intérêts annuels versés sur le fonds euros sont définitivement acquis et ne peuvent être remis en cause, ces derniers génèreront à leur tour des intérêts. Lorsque l’investisseur a un objectif de placement sur long terme, il aura la possibilité d’allouer sur capital sur des supports diversifiés. En moyenne, un contrat d’assurance-vie offre 700 supports différents : fonds actions France, fonds actions Monde, fonds obligataires, fonds patrimoniaux, fonds diversifiés dans l’or ou les matières premières, supports immobiliers tels que les SCI ou encore les SCPI. Ces fonds proposent des performances en fonction de la valorisation du portefeuille et apportent des possibilités de plus-value. Il s’agit en contrepartie d’une exposition à un risque de perte de capital pour l’investisseur.

Pour préparer sa retraite

Le Plan d’Epargne en Actions (PEA) permet de bénéficier d’une rente viagère entièrement exonérée d’impôt sur le revenu au bout de seulement 8 années de détention, en dehors des prélèvements sociaux.  Cette rente viagère sera versée chaque mois, trimestre ou année, à partir du départ en retraite jusqu’au décès du bénéficiaire. La condition sera un transfert du PEA bancaire auprès d’une compagnie d’assurance. Les prélèvements sociaux s’appliquent une première fois lors de la clôture du PEA avec un taux de 17,2% sur l’ensemble des gains nets. Par la suite, les prélèvements sociaux s’appliquent une seconde fois sur une fraction de la rente versée, évoluant en fonction de l’âge du bénéficiaire :

  • 17,2% sur 70% de la rente, soit un taux de 10,85% pour les personnes de moins de 50 ans
  • 17,2% sur 50% de la rente, soit un taux de 7,75% pour les personnes âgées de 50 à 59 ans
  • 17,2% sur 40% de la rente, soit un taux de 6,2% pour les personnes âgées de 60 à 69 ans
  • 17,2% sur 30% de la rente, soit un taux de 4,65% pour les personnes de plus de 69 ans.

 

Il est également possible de percevoir une rente viagère sur un contrat d’assurance-vie à la retraite. Le souscripteur pourra ainsi toucher un complément de revenu fiscalement optimisé. Les produits capitalisés jusqu’à la date de la sortie sont exonérés d’impôt sur le revenu quelle que soit la durée du contrat et sa date de souscription. Les rentes versées sont soumises chaque année à l’impôt sur le revenu et aux 17,2 % de prélèvements sociaux, uniquement sur une fraction de la rente en fonction de l’âge de l’assuré au moment de la demande comme suit :

  • 70% si le rentier est âgé de 50 ans ;
  • 50% s’il est âgé de 50 à 59 ans inclus ;
  • 40 % s’il est âgé de 60 à 69 ans inclus ;
  • 30 % s’il est âgé de 70 ans ou plus.

Pour transmettre son patrimoine

Le bénéficiaire désigné d’un contrat d’assurance-vie est exonéré de droits, quel que soit son lien de parenté avec le défunt, dans la limite d’un abattement global de 152 500€ pour les sommes dues en raison des primes versées avant les 70 ans de l’assuré. Sur un PEA, le décès entraîne la clôture du PEA avec franchise d’impôt sur le revenu et transfert des titres sur le compte de succession. Les gains nets seront soumis au paiement de prélèvements sociaux. Les droits de succession seront calculés et à payer par les héritiers selon le régime de droit commun. L’assurance-vie semble ainsi plus intéressante pour transmettre son patrimoine.

Pour optimiser sa fiscalité

Concernant le contrat d’assurance-vie et uniquement pour les versements réalisés depuis le 27 septembre 2017 concernés par loi de finance 2018, la fiscalité sera par défaut une taxation forfaitaire appelée Flat Tax. La flat tax est au total de 30% (sauf après 8 ans pour les versements de moins de 150 000 €), car elle se compose non seulement de la taxation à 12,8 % mais aussi des prélèvements sociaux établis à 17,20 %. Si le contrat a plus de 8 ans, l’assuré bénéficie d’un abattement de 4 600€ par an sur les intérêts et plus-values (9 200€ pour un couple). En revanche, seuls les gains correspondants aux 150 000 « premiers » euros seront taxés à 7,5 %. Ceux générés par les versements au-delà de ce montant seront imposés à 12,8% (en plus des prélèvements sociaux). Ce seuil de 150 000€ est porté à 300 000€ pour une assurance-vie pour un couple.

 

Sur un PEA, la fiscalité est plus simple depuis la loi de finances 2019, les gains réalisés pendant les 5 premières années sont fiscalisés à la flat tax de 30% et ceux de plus de 5 ans sont exonérés d’impôts sur le revenu et sont soumis aux prélèvements sociaux de 17,2%.