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10/12/2019

L’engouement croissant pour les produits alternatifs

La faiblesse des taux d’intérêt, voire leur caractère négatif, la volatilité des marchés actions et surtout le besoin de placements de diversification conduisent, depuis plusieurs mois déjà, les investisseurs et les épargnants à se tourner vers des placements dits alternatifs : immobilier, PME non cotées …

Les assureurs n’échappent pas à cette tendance. Leur intérêt pour ces nouvelles classes d’actifs donne à celles-ci une légitimité accrue, mais aussi une « profondeur » par les volumes traités et, par là même, une capacité à dégager des performances attrayantes.

Pour investir, ces mêmes assureurs n’hésitent pas à déléguer la gestion de ces actifs à des spécialistes, c’est-à-dire des acteurs reconnus et expérimentés qui ont fait la preuve de leur savoir-faire. C’est l’une des conclusions de la dernière enquête menée au niveau mondial par Natixis Investment Managers auprès de deux cents CIO et membres d’équipes d’investissements opérant pour des compagnies d’assurance-vie, d’assurance IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers) et de réassurance. 72% de ces compagnies externalisent la gestion de leurs portefeuilles.

Les deux tiers des assureurs estiment tout d’abord que, dans un environnement à faible rendement depuis plus de dix ans, ils peinent à couvrir leurs engagements de passif (les prestations délivrées, les retraits de capitaux opérés…) par les rendements que délivrent les obligations. Qu’en conséquence, à 75%, il leur paraît essentiel d’investir dans des solutions alternatives telles que la dette privée, le private equity ou les actifs réels pour booster les rendements. 53% le font déjà et ils seraient encore plus nombreux et pour des montants plus importants si la réglementation – l’exigence de fonds propres – ne les brimait pas en limitant leur prise de risque.

Or le non coté, écrit Michel Ivanovsky, spécialiste de l’économie collaborative et président de Mipise (leader français de la création de plates-formes de crowdfunding en marques blanches), dans une tribune au journal L’Opinion publiée le 18 novembre 2019, est à l’aube d’une profonde transformation. « Le marché va se développer sous l’effet d’une double rupture, réglementaire et technologique ». Et de citer la loi Pacte qui rend par exemple éligibles au PEA-PME les titres provenant des plates-formes de financement participatif (obligations à taux fixes, titres participatifs, minibons…) et augmente de 2,5 à 8 millions d’euros le plafond des montants pouvant être collectés par un conseiller en investissement participatif par projet et par an.

Autre mesure favorable : depuis janvier 2019, les chefs d’entreprise qui cèdent leur société, bénéficient d’une exonération de plus-values s’ils réinvestissent au moins 60% du produit de la vente de ces actions dans une ou plusieurs entreprises non cotées.

Pour Michel Ivanovsky, la montée en puissance du non coté est due aussi à sa diversité. « L’offre y est bien plus riche et vaste que celle proposée sur les marchés financiers ». Selon les experts de Bain & Company, les cinq dernières années – entre 2014 et 2018 – ont été les meilleures de l’histoire du private equity. Les levées de capital investissement ont ainsi atteint en 2018, selon les chiffres publiés par France Invest (association spécialisée dans le métier du capital investissement), 18,7 milliards d’euros, soit un niveau record, en hausse de 13% et déjà plus de 8 milliards au premier semestre 2019, les six premiers mois de l’année étant traditionnellement une période où les investissements sont moins élevés qu’en fin d’année.

Résultat, dans un environnement de taux négatifs, de plus en plus d’épargnants se tournent vers le non coté. Pour preuve le dernier sondage d’OpinionWay réalisé à la demande de l’Association française de family office (AFF0) : près de 60% des personnes interrogées pensent augmenter la part du private equity. Chez leurs clients, le non coté représente déjà 21% du patrimoine détenu. Les performances sont, il est vrai, au rendez-vous : +11,2% en moyenne par an sur quinze ans, 8,8% sur dix ans selon France Invest.