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investissement
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01/04/2020

Covid19 : Comment gérer ses finances en temps de crise ?

Le coronavirus laisse les marchés mondiaux d’abord et avant tout face à l’inconnu. Or à chaque fois que cela se produit, il y a toujours une très forte volatilité le temps que les places boursières arrivent à fixer un prix à cet inconnu. Pour l’instant, la véritable question sous-jacente à l’évolution des marchés est celles des dommages potentiels sur l’économie nationale et, par la suite, sur l’économie mondiale de la crise sanitaire. Le nombre de cas confirmés de coronavirus augmentent de façon continue notamment en Europe et aux Etats-Unis, pouvant provoquer du fait du confinement généralisé, des fermetures d’usines et des perturbations sur les chaines d’approvisionnements, à nouveau des chocs économiques aboutissant à une crise économique mondiale.

Il est à ce jour extrêmement difficile d’élaborer des prévisions économiques. Pour l’investissement patrimonial, il est ainsi très tôt pour tirer des conclusions et prendre des décisions d’investissement. Il est essentiel de maintenir les stratégies d’investissement mises en place en vue de réaliser les objectifs de placements à long terme. Ces stratégies d’investissement sont par définition en cohérence avec la capacité maximale de l’investisseur à accepter le risque de perte sur son patrimoine et limite par conséquent son exposition à la volatilité des marchés.

 

L’année 2019 s’était soldée par des performances très élevées pour l’ensemble des actifs, l’indice phare de la Bourse de Paris avait dépassé les 6.100 points en clôture d’une séance à mi-février dernier, inscrivant un nouveau record depuis juillet 2007, à 6.111 points. La baisse des marchés a donc été brutale, le CAC40 a rejoint ses niveaux de 2016 mais n’a pas atteint ceux connus lors de la crise de 2008. Dans ces circonstances, il est essentiel de maintenir sa stratégie d’investissement alignée avec l’horizon d’investissement et le profil de risque. Raison pour laquelle, il est essentiel de conserver son portefeuille d’actions par exemple, de ne pas paniquer, avoir des nerfs solides, ce serait dommage de réaliser des pertes et ne pas attendre la reprise des marchés.

 

En théorie, la stratégie financière est construite en fonction des objectifs de l’investisseur. Lorsqu’il s’agit d’une épargne pour préparer un départ à la retraite ou un projet à court terme, comme l’achat d’une maison, l’allocation est composée majoritairement de placements stables, telles des obligations. Si c’est le cas, les récentes fluctuations boursières ne devraient pas vous avoir eu d’impacts forts.

 

Lorsqu’il s’agit d’une épargne de long terme, l’exposition aux marchés financiers est plus importante avec une dégradation potentielle de la valeur du portefeuille. Si cette baisse est supérieure à celle attendue par l’investisseur, il faudra envisager une revue de la stratégie d’investissement. La tolérance au risque ne semble pas appropriée. Autrement, il est tout à fait possible de mettre en place un plan épargne retraite en gestion pilotée avec une allocation en fonction du profil de risque du client et une sécurisation progressive du capital en fonction de la durée avant le départ à la retraite du souscripteur.

 

Par ailleurs, les pertes déjà réalisées sur la cession d’actifs pourront être dans certains cas déclarées à l’administration fiscale et être déduites d’éventuelles plus-values équivalentes.

 

Autre point, malgré une intervention forte et rapide des banques centrales pour assurer un financement continu de l’économie, les marchés monétaires continuent à être sous pression et le risque d’une crise financière n’est pas exclu. Certains investisseurs s’inquiètent de la faillite des institutions financières. Les dépôts sur comptes courants sont garantis à hauteur de 100 000€ par l’établissement bancaire, à hauteur de 70 000€ pour l’assurance-vie et 100 000€ pour les dépôts sur les livrets : livret A, un livret de développement durable et solidaire (LDDS), un livret d’épargne populaire (LEP). Une faillite d’une banque ou d’un assureur demeure très peu probable. Depuis la crise de 2007, ces institutions doivent observer une gestion stricte des actifs et des passifs. La diversification et la solvabilité des portefeuilles de placement sont surveillées de près.

 

Mettre tous ses œufs dans le même panier n’est pas judicieux, car les fonds ne sont garantis que jusqu’à un certain plafond par client et par établissement. Une répartition des placements entre différentes institutions sera envisagée par les investisseurs qui souhaitent sécuriser leur patrimoine. Les investisseurs ont aussi la possibilité d’investir au capital de PME via des supports dédiés tels qu’un fonds professionnel du capital investissement FPCI, un mandat ou une holding. Au-delà des avantages en termes de diversification patrimoniale et de rendements, le non-coté offre une sécurité en cas de faillite des institutions financières. Ces investissements ou stratégies d’investissements sont généralement proposés aux investisseurs avertis, il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel.

 

Dans la situation actuelle, pour la protection du patrimoine dans l’attente d’une reprise financière et économique, il est important de continuer à diversifier son patrimoine. Malgré une baisse attendue à court terme du prix de l’immobilier, les fondamentaux immobiliers en France sont sains notamment le plus important qui est le taux d’intérêt. Acheter de l’immobilier à crédit et à bon prix peut ainsi être une bonne stratégie. L’investisseur doit être tout de même attentif à deux éléments : le durcissement des conditions d’accès au crédit par la banque de France et l’euphorie observée en 2019. La crise actuelle pourrait néanmoins offrir des opportunités pour l’investisseur de long terme. Ainsi, l’acquisition en nue-propriété immobilière pourrait par ailleurs être adapté au contexte actuel compte tenu de l’horizon d’investissement et de la fiscalité optimisée.