investissement
|
06/07/2022

Âge pivot : quel impact pour votre retraite ?

En France, il existe certaines conditions (l’âge, nombre d’années travaillées, etc.) à respecter pour bénéficier d’une pension de retraite sans subir de minoration. Toutefois, régulièrement, le gouvernement étudie différents projets de loi qui tendent à modifier l’âge de départ à la retraite pour atteindre un certain équilibre. Après l’âge légal, l’âge de la retraite à taux plein, on parle d’âge pivot. Qu’est-ce que l’âge pivot plus exactement? Quel est limpact de l’âge pivot sur la pension de retraite des contribuables? Toutes les réponses dans notre article.

Je suis intéressé

Âge pivot de la retraite : définition

Dans le système de retraite tel qu’on le connaît actuellement, il existe deux seuils d’âge :

  • l’âge légal de départ à la retraite, soit l’âge à partir duquel le contribuable peut partir à la retraite. L’âge légal dépend de l’année de naissance. Ainsi, pour les personnes nées à partir de 1955, il est fixé à 62 ans. En revanche, si vous n’avez pas validé tous vos trimestres, votre pension subit une décote et est affectée d’un coefficient de proratisation sur la retraite du régime de base.
  • l’âge du taux plein automatique, soit l’âge à partir duquel un contribuable peut profiter de la retraite à taux plein, sans décote, même s’il n’a pas validé tous ses trimestres. Pour les personnes nées à partir de 1955, l’âge du taux plein automatique est de 67 ans.

Lisez aussi : Les conditions nécessaires pour partir à la retraite au taux plein
La réforme des retraites sous Emmanuel Macron prévoit elle aussi deux seuils d’âge :

  • l’âge légal de départ à la retraite, qui serait le même que le système actuel, soit 62 ans ;
  • l’âge pivot, aussi appelé l’âge d’annulation de la décote, qui serait fixé à 64 ans et qui remplacerait l’âge du taux plein à 67 ans. Si le contribuable prend sa retraite avant cette année, alors sa pension subira une décote de 5 % par année.

Les intérêts d’instaurer un âge pivot

La mesure principale de la réforme des retraites est d’instaurer un système par points à la place de la validation par trimestres pour obtenir une pension. La mesure prévoit également que les cotisations soient directement prélevées sur les revenus professionnels (salariés, indépendants, etc.).

Ce système par points associé à l’âge pivot compte ainsi deux principaux intérêts :

  • réduire les inégalités ;
  • inciter les Français à travailler le plus longtemps possible.

Réduire les inégalités

Avec le système des retraites actuel, il arrive que certains profils soient pénalisés à cause de la condition de durée d’assurance. C’est le cas des actifs à la carrière incomplète, notamment (interruption pour cause de chômage, congé parental, maternité, etc.).

Ainsi, les personnes qui n’ont pas pu valider tous leurs trimestres sont incitées à partir à la retraite plus tardivement. Avec l’âge pivot, en revanche, elles pourront liquider leurs droits dès 64 ans, sans avoir à subir de décote, et ce, même avec une carrière incomplète.

Inciter les personnes à travailler le plus longtemps possible

Pour inciter les contribuables français à partir à la retraite après l’âge pivot, la réforme prévoit l’application d’une surcote de 5 % par année supplémentaire. Ainsi, si vous partez à la retraite à 66 ans au lieu de 64 ans, et que vos points vous donnent droit à une pension de 1 400 € par mois, son montant sera majoré de 10 % pour un total de 1 540 € par mois.

Lisez aussi : À quel âge puis-je prendre ma retraite ?

L’impact de l’âge pour la retraite

Dans ce système qui prévoit l’âge pivot, la condition de durée minimum d’assurance avant de percevoir une retraite à taux plein (ou un certain nombre de trimestres validés) disparaît. Elle est remplacée par l’âge effectif auquel vous prenez votre retraite.

Dans le système actuel, une décote est prévue si vous n’avez pas atteint la durée d’assurance minimum lors de votre départ à la retraite. Avec la réforme, une décote s’applique sur le montant de votre pension si vous partez avant 64 ans. À l’inverse, une surcote s’applique si vous partez après 64 ans. Cette décote ou cette surcote est de l’ordre de 5 % par an. Ainsi :

  • si vous prenez votre retraite à 62 ans, la décote est de 10 % sur le montant de votre pension ;
  • si vous prenez votre retraite à 63 ans, la décote est de 5 % sur le montant de votre pension ;
  • si vous prenez votre retraite à 64 ans, vous touchez le taux plein qui vous est dû, sans décote ni surcote ;
  • si vous prenez votre retraite à 65 ans, vous touchez une surcote de 5 % sur le montant de votre pension. Cette surcote est calculée par année supplémentaire travaillée, et sera donc égale à 10 % si vous prenez votre retraite à 66 ans.

Lisez aussi : Retraite anticipée : est-ce possible de partir plus tôt ?

Dès lors, plus vous restez actif, plus vous cumulez des points, et de nouveaux droits augmentent votre pension.

Prenons un exemple simplifié. Vous avez, tout au long de votre carrière, cumulé des points qui vous donnent théoriquement droit à une pension de 1 600 €. Votre pension sera alors de :

  • 1 440 € si vous partez à 62 ans ;
  • 1 520 € si vous partez à 63 ans ;
  • 1 600 € si vous partez à 64 ans ;
  • 1680 € si vous partez à 65 ans ;
  • 1 760 € si vous partez à 66 ans.

Les avantages de l’âge pivot

Pour les futurs retraités, ce système qui inclut l’âge pivot compte quelques avantages si l’on compare au système actuel. En l’occurrence, l’âge d’annulation de la décote, actuellement fixé à 67 ans, passera à 64 ans. Aujourd’hui, la pension de retraite peut subir deux malus : la décote et la proratisation. Avec l’âge pivot, seule la décote subsiste.

Enfin, dernier avantage et non des moindres, il sera plus simple de calculer la retraite. Le taux appliqué à la pension, en effet, ne dépend que du nombre de points cumulés et de votre âge de départ au lieu de l’âge et du nombre de trimestres validés.

Notez, néanmoins, que ces avantages ne s’appliquent pas à tous les contribuables. En effet, en fixant l’âge pivot comme âge de référence, les personnes qui ont commencé à travailler jeunes devront travailler plus longtemps pour ne pas subir la décote. À l’inverse, les cadres qui sont entrés plus tardivement sur le marché du travail souffriront moins de cette réforme. Toutefois, pour ne pas pénaliser les travailleurs ayant commencé à travailler tôt, la réforme prévoit également des possibilités de départ anticipé pour carrière longue.

Lisez aussi : Réforme des retraites : ce qui va changer